Les élus de la Chambre régionale d’agriculture du Grand Est étaient en travaux le mardi 22 novembre à Châlons en Champagne (Marne) sous la présidence de Jean-Luc Pelletier.
La Chambre régionale d’agriculture se met en place dans une conjoncture marquée par une crise agricole sans précédent. Née en janvier 2016 avec la fusion des Chambres de Champagne-Ardenne et de Lorraine, rejointes par l’Alsace en juillet, c’est à Châlons-en- Champagne le 22 novembre que les élus ont officialisé son nom dont l’acronyme est Crage (Chambre régionale d’agriculture Grand Est).
Cette première année d’existence est marquée par un important travail d’intégration et d’organisation mené par le directeur général Philippe Voinson, en lien avec les directeurs des Chambres départementales. Le président Jean-Luc Pelletier souligne pour sa part que, «la Chambre régionale ne doit pas exister uniquement à travers un décret. Elle doit être la résultante d’une volonté collective des départements pour se constituer en réseau au service d’une représentation, d’une efficacité de moyens partagés, d’un poids politique à disposition des agriculteurs et des territoires».
Le budget initial 2017 d’un montant de 8,5 millions d’euros a été voté (le transit, d’un montant identique, ne figure plus dans le budget). L’an prochain sera marqué par l’intégration, au niveau régional, des fonctions support (ressources humaines, systèmes d’information, administration et finances), soit 70 personnes. «Cette étape est un véritable défi dans le modèle économique afin de garder les équilibres financiers départementaux mais aussi un défi humain afin de ne pas déstabiliser nos équipes», affirme le président. L’enjeu est d’organiser les bases d’un fonctionnement en réseau répondant à deux nécessités, «fournir un service de qualité aux Chambres départementales et répondre aux exigences des agriculteurs».
Plan d’urgence
Alors que la quasi-totalité des productions broient du noir, la CRAGE a mis en oeuvre un plan d’urgence et un dispositif d’accompagnement des agriculteurs sur la durée. « Nous mettons en place tout un réseau de cellules départementales REAGIR dont l’objectif est de recevoir les agriculteurs en situation difficile, d’analyser leur difficultés, de les mettre en relation avec les bons partenaires et d’engager un plan d’action », explique Jean-Luc Pelletier. Le dispositif doit être homogène sur le Grand Est avec des mesures à vocation conjoncturelle sur le court terme et structurelle sur le moyen terme. L’accompagnement financier est assuré par le Conseil régional.
Par ailleurs, la CRAGE va réaliser une analyse des conditions de développement des filières alimentaires en région « l’ambition est d’organiser les conditions de la montée en puissance du produire local et consommer local », analyse Jean-Luc Pelletier.
Présente lors de la session, Pascale Gaillot, élue et présidente de la commission agriculture, a rappelé les axes de la Région: « amélioration de la compétitivité et modernisation de l’ensemble de la chaîne alimentaire, conquête des marchés de la région (5,5 millions de consommateurs), innovation, renouvellement des génération par l’installation des jeunes ». Mme Gaillot a également déclaré que la Région menait une réflexion sur son propre dispositif d’année blanche. La Taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti sur les terrains en nature de forêt (TATFNB) est l’outil de financement du développement. Pour la CRAGE, une vingtaine d’emplois sont en jeu. Interrogé sur ce point, le préfet de Région, Stéphane Fratacci, a expliqué que les arbitrages n’étaient pas encore définitivement rendus.